Après trois ans de vaines recherches en fiançailles pour sa fille, Jacques Necker juge ce prétendant digne d’intégrer sa caste. Le contrat de mariage est validé par sa Majesté le Roi de France Louis XVI.
Elle tient salon à l’ambassade de Suède où elle reçoit l’aristocratie et les plus célèbres noms de Paris, le comte Boissy-d’Anglas, le marquis de Lafayette, Benjamin Constant, la marquise de la Tour du Pin, Mathieu de Montmorency, François de la Rochefoucauld-Bayers...
Son mariage de «convenance» prend fin à la mort du Baron de Staël en 1802. Elle a, malgré une union malheureuse et une vie sentimentale agitée, quatre enfants Gustavine, Auguste, Albert et Albertine.
Par le biais de la plume, elle se jette dans la politique (Mémoire pour la défense de Marie-Antoinette, Epître au malheur), elle prêche les idées de conciliation et de tolérance et publie en 1795 «Les Réflexions sur la Paix» et suit «L’Essai sur les fractions».
Les proscriptions de la révolution y mettront momentanément un terme, Madame de Staël est suspectée par le gouvernement, ce qui la contraint à fuir la capitale.
Elle part en Suisse au château de Coppet, son Cher Coppet, propriété familiale où elle est assignée à résidence. A ses côtés, son père qui après plusieurs exils s’y réfugie définitivement.
Elle ne perd pas de temps et lance aussitôt son premier grand ouvrage sans autorisation de publication «De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des Nations» en 1796.
La vie de Madame de Staël ne sera qu’une suite de persécutions et d’exils, Napoléon, cherche en vain à la faire taire et à l’éloigner.
En 1797 elle retourne en France et rejoint Benjamin Constant, l’oracle de son salon. L’Empereur ne l’entend pas de cette oreille, il la chasse de nouveau. Elle voyagera de force de Coppet à Genève, de Weimar à Berlin, elle sera poursuivie jusqu’en Pologne, en Russie, en Suède et en Angleterre par la police impériale.
Ces 10 ans d’exil sont dans la carrière de Madame de Staël l’époque féconde de ses chefs-d’œuvre, 1803 «Delphine» une protestation contre la tyrannie de l’opinion, 1804 «Du caractère de M. Necker et de sa vie privée», 1807 «Corinne», 1810 «De l’Allemagne», ce livre sera immédiatement saisi par la police impériale, réédité à Londres en 1813.
Après un court séjour en Italie, elle retourne à Paris mais ses forces bientôt la trahissent et Madame de Staël meurt le 14 juillet 1817 atteinte de paralysie en laissant deux ouvrages qui seront publiés par ses enfants, en 1818 «Considération sur les principaux évènements de la révolution française» puis en 1821 «Dix années d’exil».
Rédaction du texte CGP |
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